Rencontre avec Benoît Séverac pour son livre L’Homme-qui-dessine, avec des élèves volontaires de 4ème dans le cadre du Prix des Collèges
- Quelle est votre source d’inspiration pour ce livre?
C’est la Grotte du Mas-d’Azil que les enfants de la région ont l’habitude de visiter lors de sorties scolaires. J’y suis allé étant gamin, j’y ai aussi emmené mes enfants…Lors d’une fête un peu arrosée, quand une éditrice m’a demandé le prochain sujet de mon livre, j’ai répondu pour rire « dans une grotte »…L’écriture de L’Homme-qui-dessine a duré quasiment 2 ans, il fallait une histoire accessible pour les jeunes mais en gardant une vérité scientifique, donc pas d’anachronismes. En 2011, j’ai du réécrire le dernier tiers suite à la découverte scientifique qui établit qu’on avait aussi du Neandertal en nous.
- Y’aura-t’il une suite ?
Non, pas de suite prévue pour l’instant, même si la fin reste ouverte…
- Où écrivez-vous ?
Au lit souvent car je suis bien détendu…en fait, n’importe où dès que j’ai une heure devant moi, avec des boules Quies et un bonnet sur la tête pour être dans ma « bulle ».
- Avez-vous besoin d’aller sur place, dans le décor de votre livre pour vous en inspirer ?
Oui. Je ne crée pas de personnages inspirés de ma vie réelle, n’écris pas d’autobiographie, mais j’ai besoin de ne pas trahir la géographie des lieux. Je vais toujours sur les lieux, j’ai une écriture très visuelle. D’ailleurs, Womb est clairement la grotte du Mas d’Azil.
- Ecrivez-vous aussi des nouvelles ?
Oui, j’ai d’ailleurs commencé l’écriture par des nouvelles. C’est un travail très difficile par le rythme qui doit être enlevé. J’écris aussi pour des commandes et j’aime ce principe d’avoir des contraintes d’écriture…D’ailleurs, je travaille avec mon fils sur un projet Texto-graphie qui consiste à écrire à partir de photos.
- Quel est votre personnage préféré dans le roman ?
Sûrement Mounj car ce n’est pas un bourrin, il est sensible…
- Quel est votre livre préféré, parmi ceux que vous avez écrits ?
C’est impossible à dire. Ca serait comme choisir parmi mes enfants. On est contents de ses livres, on connait les défauts mais on sait que c’est ce qu’on a fait de mieux…
- Pratiquez-vous d’autres genres, comme le fantastique par exemple ?
Non, je n’écris que des policiers réalistes. Je n’aime pas tellement le fantastique, à part peut –être le steam punk.
- Avez-vous choisi la première de couverture ?
C’est un infographiste qui travaille chez Syros qui la crée. On me demande souvent de choisir entre plusieurs couvertures, tout comme pour le titre du roman. Au début, je souhaitais l’appeler Womb qui veut dire « utérus » en anglais, pour faire référence à la grotte mère. Mais comme c’est de l’anglais et que ce n’est pas forcément facile à prononcer, l’éditeur m’a proposé un autre titre.
- Etes-vous seulement écrivain ?
Non, je suis également prof d’anglais à l’école vétérinaire de Toulouse. Mais j’aimerais pouvoir me consacrer totalement au métier d’écrivain…quand les rémunérations des auteurs me le permettront.
- Avez-vous déjà pratiqué l’écriture à quatre mains ?
Une fois, mais c’est compliqué dans la méthode de travail. Par contre, une fois l’organisation prise, ça fuse car deux cerveaux fonctionnent…
- Avez-vous fait des études pour devenir écrivain ?
Tout le monde peut devenir écrivain. En France, il n’y a pas d’études particulières destinées à ce métier, contrairement aux Etats-Unis où on apprend des techniques d’écriture. L’apprentissage de l’écriture est d’écrire, se tromper et recommencer…Et j’ai aussi beaucoup appris des éditeurs. Il faut être capable d’accepter un regard critique car l’éditeur a souvent un meilleur regard sur notre propre travail, il a plus de recul. Il faut établir une relation de confiance. Et puis lire beaucoup bien sûr !!
Pour l’accueil de Benoît Séverac, quelques élèves ont préparé des dessins, d’autres ont apporté des imitations de peaux de bêtes, et la prof d’arts plastiques Mme Lloret a prêté les œuvres des 6èmes qui travaillent sur les peintures rupestres…une ambiance grotte préhistorique au CDI !!
Certains élèves ont également joué un extrait du livre, le dénouement de l’intrigue.
Enfin, la rencontre s’est terminée par un goûter préparé par les élèves.
Merci à Benoît Séverac pour ce moment chaleureux. Merci à la médiathèque départementale du Territoire-de-Belfort pour l’organisation de ce temps fort et si apprécié de tous !
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