Visite du camp du Struthof 30 avril 2018

Natzweiler-Struthof, unique camp de concentration sur le sol français…

Géographie du camp 

Le site du Natzweiler-Struthof, est un ex-camp de concentration et de travaux forcés. Il est situé à 50 kilomètres de Strasbourg, dans le massif vosgien, à 800 mètres d’altitude, sur le mont Louise.

Le camp est constitué d’une grande porte d’entrée, où il y avait une pancarte. Sur celle-ci était écrit « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre).

Après avoir franchi l’entrée, se trouvait une grande allée surplombant le camp qui était entouré d’une double enceinte de fils barbelés et de huit miradors, occupés de jour comme de nuit par des sentinelles SS.

Il y avait une potence, visible de toutes les places d’appel. Les gradins, où se trouvaient les places d’appel, sur lesquels étaient implantés des baraquements. Ils pouvaient  contenir jusqu’à 300 personnes. Un bunker, les détenus s’y tenaient recroquevillés dans de minuscules cellules. On trouvait également un crématoire. Dans cet endroit, les cadavres étaient incinérés puis leurs cendres répandues dans la fosse aux cendres.

Les détenus incinérés étaient le plus souvent morts d’épuisement, de mauvais traitements ; quelques-uns étaient les victimes des expériences du professeur Hirt et morts dans la chambre à gaz située à 1,5 kilomètre de l’enceinte du camp.

En descendant sur la droite du camp de concentration, se trouvait ce que nommait les déportés : « le ravin de la mort ».

Les déportés soumis à l’extraction de bloc de pierre et de granit, doivent les transporter au-dessus du camp à l’aide d’une brouette jusqu’à ce ravin.

Au moment où le déporté commençait à faiblir en vidant son chargement, un Kapo (gardien) lui faisait un croche-pied. Si le détenu tombait, la sentinelle SS tirait sur le malheureux depuis le mirador, sous prétexte de tentative d’évasion. Chaque « opération » qui était réussie, le SS obtenait des jours de congés et le Kapo complice, recevait des rations supplémentaires.

 

Dessin de Henri Gayot, déporté du KL-Natzweiler http://voyage.contreloubli.free.fr

 

 

 

L’histoire du camp 

Ce site n’a pas toujours été un camp de concentration car, avant la guerre, ce lieu était une station de sports d’hiver, très appréciée par les strasbourgeois et les villages aux alentours.                                                                                Pour rappel, le camp du Struthof a été le seul camp de concentration en France.                                                                  Le lieu a été choisi par les nazis, pour son isolement et sa tranquillité. La proximité d’une carrière de granit rose intéressait les nazis qui envisageaient la construction de nouveaux bâtiments dans ce matériau dans les grandes villes allemandes. La construction de ce site a débuté en 1941 et a été ordonné par l’un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich, Heinrich Himmler.

Il fit construire sur le vaste terrain, plusieurs baraquements pouvant recevoir environ 2 500 déportés. Lorsque l’évacuation du camp en 1944 eu lieu, le nombre de détenus dépassait les 7 000.                                  Dans le camp de concentration, près de 200 schutzstaffel (escadrons de protection), dit « SS », encadraient les détenus. Les prisonniers étaient identifiés par des triangles de couleur selon leur statut. Rouge pour les politiques, rose pour les homosexuels, vert pour les droits communs, violet pour les adeptes de sectes religieuses et noir pour les Tziganes. Les Juifs, devaient obligatoirement porter l’étoile jaune.

Les déportés arrivaient en gare de Rothau par convoi, puis ils devaient monter au camp à pied, situé à 8 kilomètres, sous les coups et les cris des SS.

Les détenus venaient de toute l’Europe conquise par les allemands et étaient de toutes nationalités.

Dès juillet 1943, des résistants français se font emprisonnés au camp de concentration, isolés des autres déportés et devaient porter le sigle NN, « Nacht und Nebel » (nuit et brouillard).

Ceux-ci étaient destinés à une mort cruelle et rapide, le plus discrètement possible.

Entre 1942 et 1944, le camp du Struthof est aux ordres du Oberführer SS, Jospeh KRAMER, pendu à la fin de la guerre. Il a été « formé » aux camps de Dachau, d’Auschwitz et de Mauthausen. Là, il était chargé de mettre en œuvre le programme « Vernichtung durch Arbeiten », signifiant « L’extermination par le travail ».

C’est une barbarie qui est assez bien organisée administrativement.

De nombreux  prisonniers mouraient d’épuisement, du manque de nourriture, par le travail forcé, mais également par les exécutions, les diverses expériences médicales, voire chimiques (test des gaz, cyanure…). De même que, quelques cadavres étaient envoyés à l’Institut d’Anatomie de la ville de Strasbourg, pour le docteur HIRT.

En septembre 1944, le camp doit être évacué vers le camp de concentration de Dachau, face à l’avancée des alliés. Le camp laissé à l’abandon, est repris par les alliés et accueille les miliciens (membre d’une milice) et les alsaciens accusés d’avoir collaboré avec l’Allemagne nazie.

 

http://www.cndp.fr

 

 

 

 

En septembre 1946, près d’un millier de détenus sont encore présents au camp du Struthof.                                Les baraquements ont été conservés jusqu’en 1953, puis démontés et incinérés, afin de masquer les traces des souvenirs morbides.

Plaque commémorative

La journée d’un déporté 

Le quotidien du déporté est régulier.                                                                                                                                                            En été, il est réveillé plus tôt (4 heures du matin) et en hiver il est réveillé plus tard (6 heures du matin).      Une fois levé, quand il avait la chance d’avoir de l’eau, celle-ci était glacée. Ensuite, il s’habillait puis recevait un demi-litre de tisane ou un ersatz de café.                                                                                                                                  L’appel sur la place de rassemblement pouvait être rapide ou durer des heures. Par rang de cinq, les soldats SS comptaient le nombre de détenus de chaque baraquement et les morts qu’il y avait eu pendant la nuit (les déportés devaient les tenir entre eux jusqu’à la fin de l’appel).                                                                                                  Une fois l’appel terminé, le captif devait rejoindre son « kommando » (groupe de travail). Puis il était envoyé vers différents chantiers : carrière de granit, de sable, construction de la route, de la kartoffelkeller…                    Par temps de brume, les « kommandos » ne travaillaient pas, afin d’éviter toute tentative d’évasions.                        A midi, le prisonnier recevait une modeste ration  de soupe.                                                                                                          Le second appel de rassemblement se déroulait après le repas, le troisième, à 18 heures.                                    Enfin, le dîner se faisait dans les baraquements. Le repas du détenu était composé d’un semblant de café ou de tisane, 200 grammes de pain de mauvaise qualité et un peu de margarine. Les rations ont dû être réduites vers 1943, passant de 200 grammes à 100 grammes.

Les évadés du camp d’Août 1942 

Il y a eu de nombreuses tentatives d’évasions au camp Natzweiler-Struthof, notamment en 1942.                          La première tentative d’évasion était celle d’un allemand, début 1942. Deux jours après, il fut malheureusement repris et exécuté par les SS.                                                                                                                                      En Août de la même année, cinq autres prisonniers ont eu la chance de pouvoir s’échapper. Il s’agissait  d’un allemand, d’un autrichien, d’un polonais, d’un tchèque et d’un alsacien : Martin WINTERBERGER. La partie semblait gagnée pour eux. Le groupe fuit vers le sud de la France pour se rendre en Espagne et rejoindre le Maroc avant de gagner l’Angleterre, afin de rejoindre les Armées alliées.                                                                        Hélas, l’allemand quitte ses camarades, et préfère se diriger vers la Suisse. Il est capturé et rapatrié au camp, où il sera pendu début novembre.

Le camp aujourd’hui 

La visite débute par la découverte d’un petit musée ; on peut y voir de nombreuses reproductions des dessins de Henri Gayot, qui sont des témoignages forts de la vie des déportés ; il y a de nombreux panneaux d’explication et quelques objets évoquant le quotidien des déportés : tenue rayée, quart, lavabos, châlits …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Centre Européen du Résistant déporté 

Il a été construit sur la kartoffelkeller ; les nazis ont fait creuser et bétonner cette cave à pommes de terre par les déportés.

 

https://www.dna.fr

Elle est construite à partir de 1943 et mesure 120 mètres de long : elle comporte 22 alvéoles. Où aurait-on pu trouver des tonnes de pommes de terre pendant la guerre pour remplir cette cave ? Les nazis voulaient simplement épuiser les prisonniers dans cette tâche.

Autour de la cave, des panneaux retracent l’histoire du nazisme et de la résistance à cette idéologie dans tous les pays d’Europe. A l’entrée du centre, dans des vitrines, sont exposés des objets retrouvés dans les grands camps de concentration et d’extermination d’Europe.

Une exposition sur le racisme nous fait réfléchir sur cette question à travers les grandes périodes de l’histoire et aujourd’hui. Elle nous apprend en conclusion qu’il faut toujours rester vigilant.

http://www.struthof.fr/fr/actualites

Mes impressions 

J’ai été très touchée par ce lieu que j’ai visité car de nombreuses personnes y ont énormément souffert, il y a à peine 73 ans. Beaucoup d’entre eux ont été séparés de leur famille, parents, enfants…                                              D’autres se sont faits assassinés.

C’est un lieu où l’émotion est présente, comme la tristesse.

C’est donc un lieu de mémoire car les membres d’une famille ou d’une personne décédée dans le camp, viennent lui rendre hommage en pensant à elle.

La mémoire, le souvenir du passé sont essentiels pour construire notre futur.

 

                                                                                                                                                                               Emilie FERRO    3 A

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